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Google détient 92,1% des parts de marché mondial du moteur de recherche*. Il est souvent désigné comme étant en état de « quasi-monopole ». Pourtant, de nouveaux moteurs de recherche voient le jour pour essayer de le concurrencer, tandis que les plus anciens (Bing par exemple), tentent de garder leurs parts actuelles…

Doit-on, en tant qu’utilisateur du moteur ou en tant que professionnel du web, continuer à n’utiliser que lui ? Quel serait l’impact à long terme de la stratégie actuelle de Google sur les revenus des éditeurs de site web et sur leur métier ? Quelles sont les alternatives ?

Les nouveaux moteurs de recherche qui veulent concurrencer les anciens

De plus en plus d’entreprises se lancent dans la concurrence à Google. Pour se démarquer du géant de Mountain View, elles tentent de proposer des services distincts afin de trouver leur place sur les navigateurs des internautes.

Les moteurs qui protègent les données des utilisateurs

  • Duckduckgo est sûrement le plus connu en la matière. Son credo est simple : il ne récupère aucune information personnelle, aucun cookie. Finis les historiques de recherche, le retargeting, et toutes ces fonctionnalités publicitaires permettant un ciblage plus précis. Au grand dam des annonceurs sur ce moteur ? Duckduckgo diffuse les publicités des régies Yahoo et Bing (sans les options de remarketing donc ?) et cela suffit à sa rentabilité.
  • Qwant fait également parler de lui. Ce moteur de recherche français (cocorico !) est aussi basé sur le respect de la vie privée. Aucune information personnelle n’est collectée dans un but publicitaire. Sa particularité est l’affichage de ses résultats de recherche. Son objectif est de montrer rapidement la diversité de résultats existants sur une requête : des résultats web, mais aussi d’actualités, images, provenant des réseaux sociaux et shopping.

Les meta-moteurs « écologiques » ou « engagés »

Certains moteurs de recherche mettent en avant la fibre « engagée » ou « éco-responsable ». Utiliser ces moteurs de recherche finance des projets sociaux ou écologiques.

    • Ecosia par exemple, est une extension à ajouter à son navigateur et qui permet de financer la plantation d’arbres à travers le monde. Créée en 2009, l’entreprise annonce 5,5 millions d’utilisateurs actifs, plus de 10 millions d’arbres plantés et 4 millions d’euros investis dans ces plantations.

  • Lilo permet de cumuler des « gouttes d’eau » à chaque recherche, que l’utilisateur peut utiliser pour aider un projet social à travers le monde. Créé en 2014, le meta-moteur gère 30 millions de recherches mensuelles.

Les résultats de recherche de ceux-ci ne sont pas forcément issus d’un algorithme « maison ». Ecosia par exemple utilise le moteur de recherche Bing, ainsi que leur régie publicitaire. Lilo indique dans sa FAQ utiliser la technologie de « Google, Yahoo et Bing ».

Ainsi, ce sont en réalité des meta-moteurs. Grâce à un partenariat (parfois rémunéré pour avoir un droit d’utilisation), ils utilisent la technologie d’autres moteurs, et récupèrent une partie de l’argent des publicités pour leurs propres projets. C’est ainsi que l’utilisateur peut cumuler des « gouttes » ou des « arbres ».

Si ce genre d’initiative s’est diversifié pendant quelques années (Zutopi, Hooseek, Veosearch, vous connaissez ? Ces meta-moteurs « solidaires » n’existent plus actuellement), seuls Ecosia et Lilo semblent pérennes pour le moment.

La réussite de ces deux meta-moteurs montrerait-elle une tendance à une « consommation » de la recherche plus éthique et responsable, similaire aux tendances écologiques qui se dessinent dans la société ? À voir à l’avenir.

Bing vs Google, le combat continue

Pourquoi Google est-il aussi utilisé ? Qu’est-ce qui le différencie de Bing ? Nous ne parlerons pas ici de Yahoo! malgré ses 2,5% de part de marché, tout simplement parce qu’il utilise la technologie et les résultats de Bing.

Quelles différences entre les résultats Bing et Google ?

Google s’oriente de plus en plus comme un moteur de réponse. Par ses résultats rapides, il est souvent considéré comme plus pratique et pertinent que Bing. Les attentes des internautes ont peut-être évolué au fil des modifications de son algorithme. La recherche vocale notamment s’intensifie, et les requêtes en langage naturel s’accentuent dans les statistiques Google.

Bing tente toutefois de concurrencer Google sur certains types de requêtes, comme la météo, où il a déployé la même fonctionnalité.

Google semble également avoir de l’avance au niveau de la géolocalisation des résultats. Exemple avec cette recherche sans précision de ville. Bing affiche une carte bien plus large que Google, qui lui restreint l’affichage carrément à un quartier et non à une ville. Google met également en avant les résultats sur la Google Map, malgré une requête très généraliste. Geo-localisation plus précise ou exploitation des données plus poussée ? L’adresse IP de l’internaute est sûrement tout autant accessible à Bing qu’à Google…

Intrusif diriez-vous ? Pourtant le mastodonte de Mountain View dispose d’une place de choix dans les parts du marché européen des moteurs de recherche, avec ses 90%. Avec les smartphones notamment, les internautes auraient-ils accepté de sacrifier leur vie privée au profit de la facilité et de la pertinence des résultats ? Bing peut-il encore s’opposer à Google ?

Comment Bing bataille encore avec Google

Microsoft ne délaisse pas pour autant son moteur de recherche, au contraire. Bing fait montre de fonctionnalités intéressantes, notamment au niveau de la recherche d’images.

Dernièrement, il a lancé Bing Visual Search, qui permet de chercher au sein même d’une image. Par exemple, à partir d’une image de décor d’intérieur, vous pouvez restreindre la recherche d’images à une chaise présente sur la photo. Quelques filtres de recherche d’images sont également spécifiques à Bing, comme celui permettant de chercher des cadrages spécifiques de personnes (visage ou buste), ou par orientation des images (portait, paysage, carré).

Bing essaie de suivre la tendance de moteur de réponse… Mais davantage aux Etats-Unis, comme le montrent les exemples donnés dans cet article d’Abondance. Publiées en septembre 2016, ces nouveautés ne sont toujours pas présentes sur la version française du moteur.

En mai 2017, il procédait également à des tests d’intégration de chatbox dans ses résultats de recherche, pour l’instant sans nouvelles.

Dernièrement, Bing a même décidé de… récompenser les utilisateurs de son moteur ! Via un programme appelé « Microsoft Rewards », chaque utilisateur cumule des points lors de ses recherches, et peut les échanger contre des cadeaux dans le store Microsoft. Si ce programme est pour l’instant uniquement présent aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, peut-être arrivera-t-il prochainement chez nous.

Bing est donc actuellement le principal concurrent de Google (même si ce dernier dispose d’une très large avance…), même s’il conforte ses efforts sur les Etats-Unis, où sa part de marché est plus forte (6%…). Sans vouloir inciter à délaisser Google, voici quelques raisons pour lesquelles la position dominante de Google peut être préjudiciable à terme, notamment pour les éditeurs de sites, s’il continue sur cette tendance stratégique de moteur de réponse.

Pourquoi se passer de Google ?

Nous avons vu les alternatives de Google, mais quel serait l’intérêt concret pour ses utilisateurs d’essayer ces autres moteurs ?

En tant qu’internaute

Comme nous l’avons vu, Bing se rapproche assez de Google en matière de fonctionnalités et pourrait être son plus proche équivalent.

Mais les deux autres types de moteurs présentés jouent sur des concepts spécifiques : la protection des données personnelles, et la navigation responsable.

Si, en tant qu’internaute, vous ne voulez pas que vos données soient collectées à des buts publicitaires, ou être traqué dans vos déplacements, vous pouvez essayer l’un de ces moteurs. Il y a quelques années, des articles sur l’historique de positions de Google avaient montré à ceux qui l’ignoraient la puissance de collecte de données de ses services, notamment via Android.

Si vous souhaitez participer indirectement à des projets sociaux ou écologiques grâce à vos recherches, un meta-moteur éco-responsable vous permettra de naviguer autrement et de « rentabiliser » le ciblage publicitaire pour de bonnes causes.

Ce sont simplement des moyens de naviguer autrement, en regagnant la maîtrise de ses recherches, des données que l’on cède et qui valorisent ces petites requêtes du quotidien.

En tant que propriétaire de site web

Avec ses 90% de parts de marché en France, Google est le premier vecteur de visibilité d’une majorité des sites web français. L’envie est donc grande de bénéficier de cette visibilité et du trafic apporté par le moteur de recherche, par le biais de référencement naturel et payant. « Être premier sur Google », quel référenceur n’a pas déjà entendu cette demande ? Ainsi, la plupart des sites internet tournent autour de 50% minimum de trafic organique, bien souvent 70 voire 80%. Mais, en cas de changement d’algorithme provoquant des fluctuations de positions, ou de pénalités (algorithmiques ou manuelles), c’est une énorme part de trafic, et donc de chiffre d’affaires pour certains, qui risque d’être impactée.

C’est pourquoi les référenceurs conseillent souvent de varier les sources de trafic. Être 100% dépendant d’une seule source est très dangereux. Une stratégie de visibilité et de croissance sur le web ne doit donc pas se contenter du référencement et de Google, mais intégrer :

  • du branding ou du content marketing pour acquérir du trafic direct ;
  • des partenariats ou se faire connaître pour avoir des liens sur d’autres sites, qui apportent alors du trafic ;
  • une stratégie sociale ;
  • de l’envoi de newsletter et de l’animation commerciale on-site ;
  • de la publicité en ligne ;
  • etc.

Ainsi, en cas de problème vis-à-vis du référencement naturel de votre site sur Google, vous avez d’autres vecteurs de trafic et de ventes.

De plus, il se dessine une tendance dangereuse pour les éditeurs de site. Google conçoit de plus en plus de solutions et de fonctionnalités sur son moteur de recherche, qui lui permettent de garder les internautes sur son site.

Son Knowledge Graph (encart qui s’affiche souvent à droite des résultats, et donnant des informations sur la recherche effectuée, notamment sur les entreprises, personnes publiques, nourritures…) par exemple, affiche des informations souvent en provenance de Wikipédia. Un internaute cherchant une réponse rapide n’aura donc pas besoin de cliquer sur un résultat. Ce qui pourrait d’ailleurs impacter directement Wikipédia, qui indiquait constater une baisse de trafic sur son site en 2013, et qui pourrait être dûe à l’apparition du Knowledge Graph de Google.

Idem pour la « position zéro », ce résultat tout en haut affichant un extrait de site, qui apporte une réponse directe à la demande. Selon la requête, l’internaute n’a pas besoin d’aller plus loin que le résultat de recherche. Une vraie perte de trafic ! Dans d’autres cas, il clique sur la source pour en savoir plus, ce qui apporte davantage de trafic à l’heureux élu dont le contenu a été affiché par Google. La position 0 devient d’ailleurs le nouvel objectif de beaucoup de référenceurs.

Cette tendance impacte de nombreux types de contenu :

  • Sites météo,
  • Sites de cinéma,
  • Sites d’itinéraires, avec Google Maps qui se substitue de plus en plus aux GPS et à ces sites,
  • Annuaires locaux en ligne,
  • Sites d’emploi (Google Job, sorti en juin 2017 aux États-Unis, affiche directement les offres dans ses résultats).

 Au revoir Pages Jaunes et GPS, Google Maps vous remplace…

 A-t-on vraiment besoin de consulter le site web du cinéma avec ce résultat ?

Google apporte donc directement la réponse, sans renvoyer l’utilisateur vers un site web. Pour Google Job, c’est un balisage schema.org, ajouté dans le code des pages par les propriétaires de sites, qui permet d’afficher l’offre d’emploi dans les résultats de recherche. Ceci est-il vraiment à l’avantage de ces sites spécialisés dans l’emploi ? Leurs offres vont entrer en concurrence directe dès les pages de résultats de recherche, sans que l’internaute vienne visiter plusieurs pages du site. D’un autre côté cela peut signifier plus de visibilité directe pour certaines offres. Cela peut-il amener un avantage à certains sites au détriment des concurrents qui n’utiliseraient pas ce balisage ? Ou cela n’avantage-t-il que Google ?

Avec Google Home, les personnes n’iront même plus sur Google ou sur des sites, ils demanderont directement l’information qu’ils cherchent à un boîtier, et auront la réponse sous format vocal. Et les éditeurs de site web dans tout ça ? Serions-nous en train de nourrir l’ogre qui va nous manger ? Google arrivera-t-il à terme à se passer des sites internet ?

Car ce que Google veut, Google l’obtient. Il n’aime pas trop les articles sponsorisés ? Il pénalise les blogs qui ont de telles pratiques. Il veut passer le web au HTTPS ? Il affiche une alerte dans Google Chrome. Il veut passer le web au mobile ? Vive Mobile First ! Attention à ce que votre site soit bien compatible mobile… Google évolue, les sites s’adaptent… ou disparaissent (de ses résultats).

Certains sites web essaient donc de nouveaux formats, comme Minute Buzz qui a basé sa stratégie sur les contenus Facebook en 2016, est passé à un mode de revenu via des contenus sponsorisés, et cessé les publications sur son site. Dans ce cas, la dépendance s’est déplacée chez Facebook… À voir si la stratégie est viable à long terme.

En conclusion
Cet article n’a pas vocation à vous faire quitter Google, mais simplement poser la question de la tendance qui se dessine dans les évolutions de son moteur de recherche, et voir si nous n’avons vraiment pas d’autre choix que de dépendre de sa technologie pour nos recherches.

La recommandation de varier les sources de trafic de votre site n’a jamais été aussi importante. La position dominante de Google a beau être toujours contestée et pointée du doigt (lui apportant une amende de 2,4 milliards d’euros d’ailleurs), elle n’a pas l’air amenée à changer pour le moment. Vous n’avez plus comme choix que de vous adapter à ses conditions et à les respecter (en espérant qu’il ait encore besoin des sites quelques années de plus), varier vos sources de trafic, ou participer à une position moins dominante en testant un autre moteur. L’idéal étant les trois à la fois !

Vous souhaitez un accompagnement stratégique pour varier vos sources de trafic, ou pour améliorer la visibilité de votre site sur les moteurs de recherche ? Nos experts en référencement sont à votre écoute.

*Tous les pourcentages sur les parts de marché des moteurs de recherche sont issus de cet article de Webrankinfo.

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